Jean-François nous partage son quotidien au sein du Village Emmaüs Lescar-Pau
Jean-François a 59 ans, il est arrivé au Village il y a un an pour s’occuper du maraîchage. Plutôt passionné d’agriculture, d’écologie et de projets collectifs. Il est d’abord venu en tant que bénévole, découvrir le fonctionnement de la communauté et son leader charismatique, pour finalement y rester.
Pourquoi avoir postulé au Village Emmaüs Lescar-Pau ?
« Je connaissais le Village Emmaüs Lescar-Pau de nom et de visite occasionnelle lorsque je passais par la région. J’étais installé depuis dix-sept ans avec ma femme en collectif avec un autre couple à côté d’Agen en tant que maraîcher. Suite à mon divorce, j’ai fait du woofing dans différentes alternatives agricoles pour y découvrir les fonctionnements. Il fallait forcément passer par le Village Emmaüs Lescar-Pau ! En arrivant ici je voulais d’abord assimiler le fonctionnement général du village, les différents ateliers, je voulais voir autre chose que la ferme. J’ai donc fait quinze jours de bénévolat dans différents secteurs : l’électroménager, le bistrot, la librairie, la recyclerie … J’ai été bluffé par toutes ses expériences. Sur la fin de mon bénévolat, en buvant une bière au bistrot avec Félicien, nous avons échangé sur le maraîchage. J’ai donné un coup de main en faisant des devis avec des anciens fournisseurs pour moderniser et faciliter le travail. Parallèlement, on m’a proposé le poste vacant sur cet atelier et j’ai finalement accepté pour continuer à découvrir une alternative vraiment peu commune. »
Quelles sont tes activités au sein du village ?
« Les matinées commencent par les récoltes que nous livrons en suivant au réfectoire, au restaurant, au bistrot, à l’épicerie et à l’atelier transformation selon les besoins de chacun et les productions en cours. Après, le reste de la journée va dépendre de la saison, des besoins et des personnes disponibles (semis, plantations, entretien, désherbage, irrigation, éclaircissage, palissage, arrachage, préparation de sol,…). Chaque saison à ses grandes thématiques en plus des différents travaux de bricolage et de nettoyage que demande les plus de 3 000 m² de cultures. Nos récoltes ne sont pas certifiées bio mais nous faisons exactement pareil, ce qui demande beaucoup de travail manuel comme le désherbage. Nous essayons de développer l’autonomie alimentaire du village. Il arrive aussi que les cuisiniers nous demandent des nouveautés que nous devons mettre en place avec les meilleures conditions. Enfin nous recevons régulièrement des bénévoles venant découvrir le Maraîchage sur Sol Vivant (MSV), en plus de la transmission des connaissances et des savoir-faire que nous partageons. Ce sont ces moments forts de rencontres et d’échanges qui font avancer l’atelier. »
Que retiens-tu de ton expérience ?
« Mon expérience au Village ne fait que commencer, un an ça passe très vite ici. On entend beaucoup parler du Village Emmaüs Lescar-Pau et de « son leader » Germain. En arrivant je ne savais pas à quoi m’attendre mais j’ai pris une claque ! L’alternative fonctionne, c’est une façon de vivre en collectif qui marche et évolue chaque jour. On se rend vite compte que chaque pôle est conduit par une équipe inspirante et constructive qui cherche toujours à faire grandir ses ateliers.
Il est important pour moi de comprendre comment marche cette alternative, pour cela il faut la vivre à fond. Participer aux réunions, écouter et échanger avec les autres, comprendre leur activité au sein du collectif… Je suis satisfait de ce projet collectif qui défend des valeurs écologiques, sociales, culturelles et politiques. Je veux continuer à comprendre ses forces et ses faiblesses et participer à son évolution. J’apprécie grandement l’aspect social du village. Observer les gens, toutes ces personnes diverses, présentes pour différentes raisons et ayant des attentes variées quant à leur expérience ici. C’est enrichissant et il y a toujours de l’animation, jamais un moment d’ennui. »
Ton mot de la fin ?
« Celui qui ne se plante pas, ne poussera jamais » Proverbe maraîcher tibétain.